L’évaluation de la douleur en général et plus particulièrement dans l’AVF
L’évaluation de la douleur
L’IASP (International Association for the Study of Pain) indique que la douleur est une :
« Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou encore, décrite en des termes évoquant une telle lésion ».
L’Algie Vasculaire de la Face ou Cluster Headache provoque des douleurs sans commune mesure avec d’autres pathologies. Comment l’évaluer ?
Préambule
Une enquête portant sur 1604 patients souffrants de Cluster Headache et qui ont comparé le niveau de douleur de leurs crises avec celui atteint par d’autres douleurs déjà vécues.
En particulier :
308 femmes ayant souffert de douleurs lors de l’accouchement.
Leur niveau de douleur moyen ?
- 7,2/10 – Accouchement (Labor pain)
- 9.7/10 – Cluster Headache
Comparaison des seuils de douleurs, sur une échelle de 1 à 10, de ces 1604 patients :
Les échelles pour l’évaluation de la douleur
La douleur étant par définition subjective, il est difficile d’en rendre compte précisément.
Son expression est fonction de l’âge, du vécu, de la personnalité du patient, de ses comorbidités éventuelles, etc.
Il faut pourtant se doter d’outils afin de prendre en compte ces souffrances et mettre en œuvre les actions adaptées.
Trois échelles d’auto-évaluation de l’intensité de la douleur sont actuellement à la disposition des équipes soignantes :
- L’échelle verbale simple ou EVS permet d’apprécier la douleur ressentie du patient par paliers. Chaque palier correspond à un score que le soignant demande au patient :
- Dans l’échelle numérique ou EN on demande au patient de donner une note allant de 0 à 10 à la douleur ressentie. La note 0 correspond à « pas de douleur » tandis que la note 10 à « douleur insupportable ».
- L’échelle visuelle analogique ou EVA. Descriptive côté patient, numérique côté soignant
L’importance du « bio-psycho-social »
Les simples échelles de 1 à 4 ou de 1 à 10 ne sont pas vraiment appropriées. La douleur est subjective, dépendante du passif de douleur du patient, de son état psychologique et de son environnement social.
Plus d’info : Douleur chronique et approche bio-psycho-sociale dans la réhabilitation (UCL Louvain)
Des échelles plus adaptées pour l’Algie Vasculaire de la Face ou Cluster Headache
L’échelle de KIP
Un patient, nommé Bob Kipple, a conçu une échelle de 1 à 10 pour décrire la douleur d’une crise.
Cette échelle est fort utilisée dans le monde anglo-saxon et est relativement exponentielle dans le rapport à soi.
0: Pas de douleur, la vie est belle.
1: Douleur très faible qui va et vient. La vie est toujours belle.
2: La douleur devient persistante.
3: La douleur est constante, mais on peut encore y faire face.
4: La douleur commence à devenir plus forte, on a besoin de s’isoler.
5: Toujours pas d’agitation mais besoin d’espace.
6: La douleur vous réveille. On commence à râler, maugréer, mais on peut essayer de se rendormir.
7: Totalement éveillé, dormir est impossible, on déambule, l’agitation s’installe.
8: On crie, on maudit, on se tape la tête dans les murs, on sanglote.
9: Le syndrome du « Pourquoi moi? » s’installe.
10: La douleur est maximum, on crie, se frappe, SOS. On déprime. Les pensées suicidaires sont là …
L’échelle de OUCH Belgium
Cette échelle est basée sur celle d’une ancienne association française maintenant dissoute.
Elle combine relations, comparaisons et graduation de 0 à 10.
Note :
Nous y avons conservé les émojis qui, seuls, sont peu représentatifs au vu de la perception subjective de la douleur, car cela reste pour certains le moyen le plus simple de s’exprimer.
Nous vous conseillons cependant d’utiliser les comparaisons ainsi que les rapports à soi et aux autres qui permettent une meilleurs compréhension de ce que vous subissez comme douleur.